Comment est née l'initiative de créer un rapport RSE pour l'Unédic, et pourquoi était-ce le bon moment pour le faire ?
Julie Ramos : La démarche RSE de l’Unédic n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, nous veillons à réduire notre impact environnemental et à offrir de bonnes conditions de travail à nos collaborateurs. Mais nous étions les seuls à le savoir ! La prise de conscience de notre besoin de mieux communiquer sur ce sujet est née d'une nécessité de donner toutes les informations nécessaires aux agences de notation extra-financière. L'année dernière, nous avons donc créé un premier rapport ESG (environnement, social, gouvernance) pour donner plus de visibilité à nos actions.
Florian Rabasse : Avec le développement de la finance durable et de l’investissement socialement responsable, les acteurs de la communauté financière, et notamment les agences de notation extra-financière, ont besoin de données publiques et fiables pour évaluer le caractère durable et responsable d’un émetteur et d’une émission. Les investisseurs s’appuient sur des données et notations pour calculer l'impact de leurs investissements et eux-mêmes produire des rapports de durabilité. En tant qu’émetteur de Social Bond sur les marchés financiers, l’Unédic est un acteur reconnu sur ce marché, devant être correctement noté par les agences extra-financières sur les indicateurs ESG. Dans le cas contraire, cela pourrait diminuer la demande des investisseurs les plus engagés, entrainant donc une dégradation des conditions financières des émissions de l’Unédic sur les marchés. Le sujet est donc à la fois social et financier. Ce rapport a servi à établir un lien clair entre ces deux dimensions, tout en apportant la transparence nécessaire à la bonne évaluation de l’Unédic.
Plus globalement, pouvez-vous nous parler de la démarche RSE de l'Unédic ?
Julie Ramos : Dans le prolongement de la création d’U-Lab, le Laboratoire d’idées de l’Unédic en mars 2023 et de la publication de notre premier rapport ESG en octobre 2023, il nous a semblé logique de lancer un groupe de travail portant sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à l’Unédic. C’est tout naturellement que Florian et moi nous sommes associés pour co-porter le projet « Quelle stratégie RSE pour l’Unédic de demain ? ». Le groupe de travail est ouvert à tous les salariés volontaires de l’Unédic, et a pour objectif de co-construire la démarche RSE de l'institution. Il accueille des collaborateurs de tous horizons (managers, représentants du personnel, collaborateurs issus de toutes les directions, etc.), ce qui le rend très représentatif de la diversité de profils au sein de l'Unédic. Ensemble, nous construisons la feuille de route RSE de l’Unédic. Ainsi, cette politique RSE se met en œuvre de manière innovante à l’Unédic dans la mesure où elle résulte d’une démarche « bottom-up » : ce sont les collaborateurs qui se sont volontairement inscrits dans la démarche qui donnent leur vision, une vision qui est ensuite guidée et portée par un Comité de direction engagé, mené par notre Directeur général, Christophe Valentie.
Florian Rabasse : Lors de la première séance de travail du « Lab RSE » l’année dernière, et dans une démarche prospective, nous nous étions fixé trois premiers objectifs concrets : la réalisation d’un bilan carbone visant à la mise en place d’un plan d’action pour verdir notre activité, le déploiement d’une politique zéro déchet et enfin la mise en place d’un baromètre social pour donner la parole aux salariés. Nous cherchons à faire évoluer concrètement les pratiques au sein de l'Unédic, ce qui est très stimulant pour nous, en tant que porteurs de ce projet. Nous sommes par ailleurs convaincus que la mise en place d’une stratégie RSE globale permettra sur le long terme d’améliorer la perception de l’Unédic, notamment par les agences de notation extra-financières.
Quelles ont été les principales difficultés rencontrées lors de l'élaboration de ce rapport, et comment les avez-vous surmontées ?
Julie Ramos : Nous avons surtout été confrontés à des défis, le premier étant de partir d'une page blanche, car ce rapport n'existait pas. Il a fallu dégager du temps, élaborer sa structure, identifier les données à intégrer, recenser toutes les bonnes actions et enfin prendre contact avec les responsables de ces données. L’investissement et la bonne volonté de nos collègues ont fait le reste ! Ce rapport est vraiment le fruit d’un travail collectif.
Florian Rabasse : Depuis cette année, le rapport RSE est intégré à la collection des rapports annuels de l’Unédic. Ceci montre l’importance prise par cet enjeu et permet de valoriser la démarche en l’inscrivant dans un calendrier de mise à jour annuelle au même titre que le rapport d’activité, le rapport financier et le rapport sur la gestion des risques, le contrôle et l’audit. L'objectif est donc de suivre l’évolution de nos indicateurs et de continuer d’améliorer nos pratiques et nos comportements au quotidien dans une logique de RSE globale. Nous ne sommes donc qu’au début de ce processus d’amélioration continue et les défis à relever sont encore nombreux.
Pouvez-vous nous donner un aperçu des principales actions RSE qui ont été mises en place et de leurs impacts ?
Julie Ramos : Nous venons tout juste de réaliser le premier bilan carbone de l'Unédic. Ce bilan recense toutes les émissions de carbone liées au fonctionnement, comme la consommation énergétique des bâtiments, les déplacements professionnels et domicile-travail… A partir de ce premier diagnostic, nous allons mettre en place un plan d'actions pour réduire notre empreinte énergétique. Et chaque année, nous rendrons compte du résultat de nos actions dans le rapport RSE. Mais la RSE ne se limite pas au groupe de travail du Lab. De nombreuses initiatives sont mises en place tant au niveau du collectif Unékip Dynamique qu’au niveau de la direction des Ressources Humaines et Moyens Généraux. Pour en citer quelques-unes : la mise en place d’un bilan de santé préventif pour les volontaires de plus de 40 ans ; un atelier sur la prévention du cancer à l’occasion d’Octobre rose et Movember ; la mise à disposition de formations en e-learning portant sur le recrutement sans discrimination, la lutte contre le sexisme au travail, le numérique responsable ; une démarche diversité et inclusion par des ateliers de sensibilisation handisport ; l’aménagement d’une salle de sport et de vestiaires au rez-de-jardin de l’entreprise
Florian Rabasse : Notre démarche RSE se veut inclusive et participative, d’où le groupe de travail réunissant de nombreux salariés. Un questionnaire a par ailleurs été envoyé à tous les salariés de l’Unédic pour qu’ils partagent des bonnes pratiques en matière de RSE. Les réponses permettent de nourrir nos réflexions et de mettre en place des actions de manière fluide et justifiée, puisqu’elles proviennent des salariés eux-mêmes. Cette démarche étant basée sur la transparence, nous partageons de manière régulière les avancées du groupe de travail. A titre d’exemple, le bilan carbone sera partagé dans les semaines à venir avec l'ensemble des collaborateurs de l'Unédic et notre gouvernance, afin que chacun puisse avoir une vue sur le diagnostic, mais aussi sur le plan d'actions à mettre en œuvre pour impliquer l’ensemble des parties prenantes dans cette démarche globale.
Quels sont vos objectifs à long terme en matière de RSE pour l'Unédic, et comment envisagez-vous d'assurer un suivi des progrès réalisés ?
Julie Ramos : La RSE est l'affaire de tous ! Après avoir associé le Comité de direction à notre démarche, notre prochaine étape sera d’embarquer la gouvernance. Nous comptons organiser des webinaires à destination des membres du Bureau, des conseillers techniques et des administrateurs.
Florian Rabasse : Par la signature de l’accord national interprofessionnel relatif à la transition écologique et au dialogue social en avril 2023, les partenaires sociaux ont montré leur engagement en matière de RSE. Nous devons donc être à la hauteur de celui-ci. L'objectif défini dans l'accord de Paris étant d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, nous devons avoir pour objectif de faire de l'Unédic une organisation « net zéro ».