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Christophe Valentie, directeur général : « Le régime est solide, mais il ne faut pas le fragiliser davantage »

À l'occasion de la publication du rapport d'activité 2024 de l'Unédic, Christophe Valentie, directeur général, revient sur les causes de la paralysie actuelle du désendettement du régime et en appelle à plus de stabilité.

28 mars 2025

Que vous inspire la trajectoire financière du régime ces dernières années ?

Une double réflexion… D’un côté, les partenaires sociaux ont fait la preuve de leur capacité à bien piloter le régime, notamment en prenant des décisions pas toujours faciles. D’un autre, nous avons été confrontés ces dernières années à un certain nombre de décisions non concertées et sans étude d’impact, qui ont produit des effets de déstabilisation.

Nous avons été confrontés ces dernières années à un certain nombre de décisions non concertées et sans étude d’impact, qui ont produit des effets de déstabilisation.

Christophe Valentie - Directeur général

Quel est l’impact de ces décisions ?

Dans les années 2023-2024, le régime a perdu toute sa capacité de désendettement, ce qui est problématique, car il n’a pas vocation à garder une dette trop longtemps. Notre modèle est contracyclique : quand la situation économique est favorable, le régime engrange des réserves qui lui permettent de faire face à une crise future. C‘est ce qui s’est passé par exemple avec le Covid. Ce modèle est menacé et aujourd’hui notre capacité à faire face à une nouvelle crise est entamée.

Quelles solutions préconisez-vous ?

Il est important de se mettre autour d’une table avec l’État pour aborder un certain nombre de questions cruciales, par exemple le fait que la CSG ne compense plus du tout la perte liée à la suppression de la cotisation salariale. Les partenaires sociaux, avec la nouvelle convention d'Assurance chômage, ont trouvé des solutions pour les dépenses selon le cadre imposé. Aujourd’hui, l’État ne doit plus prendre des décisions unilatérales impactant les recettes, ne nous donnant pas la possibilité de les anticiper. Il faut fonctionner autrement pour que nous puissions, de notre côté, élaborer une stratégie financière. Nous avons besoin de stabilité. Notre modèle est solide, certes, mais il ne faut pas le fragiliser davantage.

Notre modèle est solide, certes, mais il ne faut pas le fragiliser davantage.

Ce contexte a-t-il entamé la confiance des investisseurs envers l’Unédic ?

Leur confiance, j’ai encore pu le vérifier lors du dernier « roadshow » organisé en février, est restée intacte. C’est le résultat de plusieurs années de travail avec les investisseurs, de notre transparence vis-à-vis d’eux et du sérieux de nos équipes financières. D’autre part, notre modèle rend serein : nous sommes financés par la masse salariale, qui augmente régulièrement, notamment en période d’inflation. Et elle augmente plus vite que les allocations, car il y a un décalage dans le temps. Tout ceci fait que nos émissions sont très appréciées des investisseurs, ce qui représente un atout indéniable.

  • Le rapport d'activité 2024 de l'Unédic est disponible ! 

    Nouvelle convention d'assurance chômage, financement du régime, idées reçues sur le chômage, profil des demandeurs d'emploi, ou encore impact de l'intelligence artificielle sur le travail... Autant de thématiques évoquées au sein de Transitions, le rapport annuel de l'Unédic.

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