Une mobilisation exceptionnelle en 2020 et 2021
Depuis mars 2020, le soutien aux mesures d'urgence pour soutenir les salariés d'une part (activité partielle) et les chômeurs d'autre part (prolongation des droits des allocataires et des intermittents du spectacle) ont fortement pesé dans la situation financière du régime d'assurance chômage. Avant la crise Covid, l'Unédic devait renouer avec des excédents dès 2021, mais en raison de la crise et des mesures d'urgence : le solde s'est très fortement dégradé pour atteindre −17,4 Mds€ en 2020. Le début d'année 2021 a encore été marqué par un contexte sanitaire défavorable qui a continué de peser sur les dépenses du régime.
Un fort rebond de croissance en 2021 et 2022
Après une chute historique en 2020 (-8 %), l'activité rebondirait fortement en 2021 et 2022. Selon le Consensus des économistes publié en mai, la croissance du PIB s'établirait à +5,5 % en 2021, à +3,9 % en 2022 et à +2 % en 2023. Les effets relativement limités du troisième confinement sur l'activité associés aux perspectives de reprise économique en sortie de crise expliquent la vigueur du rebond attendu à partir du deuxième semestre 2021. Début 2022, l'activité devrait retrouver son niveau d'avant crise.
Les dépenses d'activité partielle devraient diminuer à partir du deuxième semestre 2021
Bien que plus faibles qu'en 2020, les dépenses d'activité partielle restent conséquentes début 2021 : près de 500 M€ par mois décaissés par l'Unédic entre janvier et mai. En dehors des pics en périodes de confinement, les dépenses d'activité partielle ont tendance à baisser par rapport à 2020. Les effectifs comme les dépenses d'activité partielle devraient diminuer progressivement au second semestre 2021 en lien avec la reprise de l'activité et les baisses de taux d'indemnisation.
Une croissance soutenue de l'emploi dès 2021…
Début 2021, l'emploi présente des signes encourageants alors que l'activité reste affaiblie par les différentes mesures de restrictions sanitaires. Au deuxième semestre, grâce à l'amélioration conjoncturelle liée à la fin des restrictions sanitaires, l'emploi affilié à l'assurance-chômage se redresserait (+ 126 000 emplois fin 2021). Cette croissance de l'emploi continuerait en 2022 et 2023, respectivement à hauteur de +127 000 et +109 000 emplois.
...et une baisse du chômage indemnisé
Fin 2021, le nombre de chômeurs indemnisés diminuerait de −154 000 personnes par rapport à la fin 2020 du fait de l'amélioration conjoncturelle et de la fin du dispositif de prolongement des droits. Les années suivantes, avec la reprise de l'emploi et l'effet plein des nouvelles règles d'assurance chômage, le nombre de chômeurs indemnisés baisserait de −158 000 personnes fin 2022 et de −10 000 à la fin 2023, ce qui porterait le nombre de chômeurs indemnisés à environ 2,6 millions de personnes.
Effectif de chômeurs indemnisés par l'Assurance chômage, niveau en fin d'année
Sources : Pôle emploi ; Unédic, prévisions Unédic
Champ : chômage indemnisé en ARE, AREF, ASP, AREP et ATI. France entière. Données CVS
La situation financière de l'Assurance chômage
Ces prévisions sont fondées sur l'hypothèse d'une application au 1er juillet 2021 de la réforme d'assurance chômage prévue par le décret du 30 mars dernier. Une non-application de tout ou partie de la réforme pourrait infléchir cette trajectoire sans toutefois la remettre en cause.
Selon ce scénario, les dépenses du régime baisseraient entre 2021 et 2023 après le pic atteint en 2020.
- Les dépenses de l'Unédic pour le financement de l'activité partielle atteindraient 4,5 Mds€ en 2021 et 0,7 Md€ en 2022 et 0,2 Md€ en 2023.
- Les dépenses d'allocation chômage seraient stables en 2021 sous l'effet notamment des mesures de prolongement de fin de droit et diminueraient en 2022 et 2023 en raison de l'amélioration de la situation conjoncturelle, des nouvelles règles d'assurance chômage et de la fin des mesures d'urgence.
Au total, en 2021, les dépenses de l'Unédic avoisineraient 50,9 Mds€, soit −4 % par rapport à 2020. Les dépenses atteindraient 43,0 Mds€ en 2022 et 41,9 Mds€ en 2023.
Les recettes d'Assurance chômage atteindraient quant à elles 38,9 Mds€ en 2021, soit une hausse de +9 % par rapport à l'année précédente, un niveau proche de celui observé en 2019. Elles progresseraient également les années suivantes et atteindraient 40,6 Mds€ en 2022 et 41,5 Mds€ en 2023.
Dépenses et recettes de l'Assurance chômage jusqu'à fin 2022
Source : Unédic, prévision Unédic, juin 2021
Des scénarios de trajectoire financière différents selon l'entrée en vigueur ou non de la réforme au 1er juillet
Un avis du Conseil d'État est attendu concernant l'entrée en vigueur de la nouvelle formule de calcul du salaire journalier de référence au 1er juillet 2021. En fonction de cette décision, plusieurs trajectoires sont envisagées :
- En cas d'entrée en vigueur au 1er juillet 2021 et sous l'hypothèse d'un « retour à meilleure fortune » au 1er janvier 2022, le solde se rapprocherait de l'équilibre à -0,5 Md€ en 2023. La dette de l'Unédic atteindrait 69,5 Mds€ en 2023.
- En cas de non-application du nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR), le solde financier serait plus dégradé de 1 Md€ en 2023 et la dette atteindrait 71,7 Mds€ en 2023.
- En cas d'annulation de l'ensemble de la réforme, le déficit en 2023 serait de 2,8 Mds€ et la dette atteindrait 74,0 Mds€ en 2023.
Solde de trésorerie de l'Assurance chômage jusqu'à fin 2022
Source : Unédic, prévision Unédic, juin 2021
Évolution de la dette de l'Assurance chômage jusqu'à fin 2022
Source : Unédic, prévision Unédic, juin 2021
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Prévisions financières : Le régime d'assurance chômage démontre sa robustesse et sa résilience, porté par une dynamique de reprise plus favorable
Lire le communiquéDe nouvelles prévisions financières, adoptées par le Bureau de l’Unédic, anticipent une forte amélioration du solde de l’Assurance chômage à partir du second semestre 2021, pour reprendre une trajectoire de retour à l'équilibre.