La trajectoire de la croissance du PIB anticipée dans la dernière prévision du Consensus des économistes (+5,5 % en 2021 et +3,9 % en 2022) souligne l'ampleur du rebond économique attendu dans les prochaines semaines. Dans ce contexte d'amélioration de la conjoncture, l'Unédic anticipe des créations d'emplois dès 2021 (+126 000) qui continueraient en 2022 (+127 000) et en 2023 (+109 000). Sous l'effet conjugué de cette dynamique de l'emploi avec l'arrêt progressif des mesures d'urgence et de soutien à l'économie, la trajectoire de retour à l'équilibre du régime d'assurance chômage se dessine.
Ces prévisions sont fondées sur l'hypothèse d'une application au 1er juillet 2021 de la réforme d'assurance chômage prévue par le décret du 30 mars dernier. Une non-application de tout ou partie de la réforme pourrait infléchir cette trajectoire sans toutefois la remettre en cause.
Un soutien toujours massif face aux conséquences de la crise au premier semestre 2021
Le prolongement des mesures économiques et sanitaires au 1er semestre 2021 a modifié le scénario de prévisions financières établi en février dernier par l'Unédic. Au premier semestre, la hausse de recours à l'activité partielle et la prolongation des mesures d'urgence ont généré des dépenses supplémentaires (indemnisation des demandeurs d'emploi en fin de droit jusqu'au 30 juin, maintien des taux d'indemnisation d'activité partielle pour les employeurs) et des recettes moindres (reports de cotisations). Au total, fin 2021, le déficit de l'Assurance chômage atteindrait 12 Mds€, soit 2 Mds€ de plus qu'envisagé lors de la prévision de février.
Un impact significatif de la crise sanitaire
En définitive, l'impact de la crise sur la dette de l'Assurance chômage s'établirait à 37,2 Mds€ entre 2020 et 2022, dont environ 20 Mds€ proviendraient des mesures d'urgence (15,6 Mds€ de l'activité partielle, 2,6 Mds€ de la prolongation des droits, 1 Md€ de l'année blanche pour les intermittents et 0,9 Md€ du report des cotisations). Fin 2023, la dette de l'Assurance chômage s'élèverait à 69,5 Mds€.
Un régime solide, une trajectoire de retour à l'équilibre
Avec le fort rebond de l'économie anticipé dès le deuxième semestre 2021, le déficit de l'Assurance chômage diminuerait pour se cantonner à hauteur de -2,4 Mds€ en 2022 et se rapprocherait de l‘équilibre avec -0,5 Md€ en 2023. Cette amélioration du solde résulterait d'abord de l'arrêt des mesures d'urgence, notamment de la prolongation des droits, et des effets de la réforme de l'Assurance chômage qui doit entrer en vigueur le 1er juillet 2021. Elle provient aussi d'une moindre utilisation du dispositif d'activité partielle, dans un contexte d'une révision à la hausse des perspectives d'emploi.
Un pilotage maîtrisé du régime par l'Unédic
Ce retour vers une trajectoire d'équilibre ne doit pas occulter l'état d'endettement du régime d'assurance chômage. Pour en sécuriser le financement, l'Unédic a adapté le dimensionnement de sa stratégie financière, afin de continuer à emprunter sur les marchés financiers en bénéficiant des conditions les meilleures et limiter l'exposition au risque. La charge d'intérêt de la dette reste rigoureusement maîtrisée malgré la crise. Celle-ci demeure faible pour le régime, d'environ 0,3 Md€ par an, à savoir moins de 1% des recettes du régime.
Une attention particulière portée aux demandeurs d'emploi et aux entreprises
Au-delà de la maîtrise de la dette du régime, les partenaires sociaux restent attentifs à l'évolution de la situation pour les demandeurs d'emploi et les entreprises, notamment du fait des conséquences économiques et sociales de la crise et des mutations du marché du travail.
Dépenses et recettes de l'Assurance chômage jusqu'à fin 2022
Source : Unédic, prévision Unédic, juin 2021
Solde de trésorerie de l'Assurance chômage jusqu'à fin 2022
Source : Unédic, prévision Unédic, juin 2021
Évolution de la dette de l'Assurance chômage jusqu'à fin 2022
Source : Unédic, prévision Unédic, juin 2021