Le 16 janvier, le Bureau de l'Unédic a adopté de nouvelles prévisions financières pour l'Assurance chômage pour 2015 s'appuyant notamment sur les estimations pour 2014.
L'exercice de prévision est fondé sur des anticipations de conjoncture revues à la baisse depuis le mois de septembre, notamment une prévision de croissance de +0,4% pour 2014 et +0,8% en 2015 (Consensus des économistes de décembre 2014). Compte tenu de la dégradation de la conjoncture dès 2014 et de la faiblesse de l'inflation, l'Unédic prévoit une augmentation progressive du déficit de l'Assurance chômage : un déficit de 3,9 Mds d'€ pour 2014 et de 4,4 Mds d'€ pour 2015 qui prend en compte les effets des nouvelles règles de 2014.
Le déficit de l'Assurance chômage est estimé à 3,9 Mds d'€ pour 2014
Conformément aux recettes et dépenses observées, le déficit de 2014 est estimé à 3,9 Mds d'€, portant la dette cumulée à 21,5 Mds d'€ en fin d'année. Les hypothèses de croissance et d'inflation étant faibles, l'emploi affilié reculerait sur l'année (-79 000 emplois) et les salaires ne progresseraient que très légèrement. Les recettes de contributions augmenteraient modérément, sous l'effet du ralentissement de la masse salariale (+1,4%). Le nombre de chômeurs indemnisés augmenterait sur la fin de l'année 2014, principalement sous l'effet de la convention d'assurance chômage de 2014.
Sur l'ensemble de l'année, 123 000 demandeurs d'emploi de plus seraient indemnisés, dont 83 000 du fait des nouvelles règles de cumul entre salaire et allocation et des premiers versements au titre des droits rechargeables.
Les dépenses d'allocations augmenteraient de +1,3% sur l'année. La dégradation de la conjoncture en fin d'année 2014 a des effets qui pèsent sur 2015.
En 2015, le déficit de l'Assurance chômage atteindrait 4,4 Mds d'€
Avec une croissance de +0,8% pour 2015 et l'effet des politiques publiques, l'emploi affilié progresse légèrement sur l'année (+ 23 000 postes), l'économie recommençant à créer de l'emploi à compter du 2ème trimestre. Cependant, sous l'effet d'une faible inflation, la masse salariale progresse à un rythme ralenti (+0,7%). Ainsi, les recettes de contributions progresseraient-elles de +1,1%.
En 2015, la création d'emplois serait insuffisante pour réduire le chômage compte tenu de la hausse de la population active. Le chômage indemnisé continuerait d'augmenter : 90 000 personnes de plus seraient indemnisées, dont 25 000 du fait de la convention d'assurance chômage.
Les dépenses d'allocations progresseraient de +2,2% sur l'année. Le déficit s'élèverait ainsi à 4,4 Mds d'€ pour 2015, et l'endettement atteindrait 25,9 Mds d'€ en fin d'année.