En bref

Comprendre le sous-emploi

Comment est défini le sous-emploi et comment s’articule-t-il avec le chômage ou le fait d’être allocataire de l’Assurance chômage ? L’Unédic vous propose de mieux comprendre à qui et comment s’applique ce concept.

Unédic

Emilie Daudey et Thomas Vroylandt

30 mai 2024

Le « sous-emploi » est un indicateur issu de l’Enquête emploi de l’Insee et couvre environ 1,3 million de travailleurs en 2022. Comment est-il défini ? Quelle est l’ampleur du sous-emploi ? Quels sont les profils des personnes en sous-emploi ? Comment cette population évolue-t-elle ces dernières années ? En complément des éléments relatifs au halo du chômage (1,8 million de personnes en 2022) publiés en janvier 2024, la présente note a pour objectif de faire le point sur cette notion et d’apporter un éclairage sur cet indicateur.

Définition du sous-emploi

Comme le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) et le halo du chômage, le sous-emploi est un indicateur construit à partir de réponses à une série de questions factuelles posées aux personnes interrogées dans l’enquête Emploi de l’Insee. Cette enquête porte sur environ 90 000 répondants de 15 ans ou plus chaque trimestre et permet d’établir des statistiques officielles avec pour vocation d’être comparables à l’international.

Le sous-emploi est une partie de l’emploi (aussi appelé « actifs occupés ») et désigne les personnes (Schéma 1) :

  • ayant un emploi à temps partiel, qui souhaitent travailler plus d’heures et qui sont disponibles pour le faire :
    • et qui recherchent activement un emploi, pour environ un quart des personnes en sous-emploi (23%),
    • ou n’en recherchent pas activement, pour un peu moins des trois quarts des personnes en sous-emploi (72%),

Ou

  • ayant involontairement travaillé moins que d’habitude à cause de l’activité partielle, qu’elles travaillent à temps plein ou à temps partiel. Elles représentent environ 4 % des personnes en sous-emploi en 2022 contre près d’une sur deux en 2020.

En France, en 2022, 1,3 million de travailleurs déclarent être en situation de sous-emploi. En comparaison, 2,2 millions de personnes sont au chômage au sens du BIT et 1,8 million se trouvent dans le halo du chômage.

Ainsi, près de 3,1 % des personnes de 15-64 ans sont en sous-emploi, soit 5% environ des actifs occupés ; parmi elles, 1 sur 3 est inscrite sur les listes de France Travail (ex Pôle emploi) (Schéma 2).

 

Plus de femmes et de personnes peu diplômées en sous-emploi

Le sous-emploi est très majoritairement féminin, avec 890 000 femmes contre 390 000 hommes, soit 1,9 % des hommes et 4,3 % des femmes de 15-64 ans (Graphique 1) en 2022. Ce constat est corrélé au fait que 27 % des salariées femmes travaillent à temps partiel contre 8 % des hommes (Dares, 2024).

Les personnes en situation de sous-emploi ont un profil très proche des personnes au chômage au regard de leur niveau de diplôme : elles sont ainsi moins diplômées que le reste de la population active (Graphique 2).

Une baisse du sous-emploi depuis la sortie de crise Covid

Le nombre de personnes en sous-emploi a légèrement progressé entre 2003 et 2011 puis est resté stable jusqu’en 2020 (Graphiques 3 et 4). La crise Covid de 2020 s’est accompagnée d’une très forte augmentation du sous-emploi à cause du recours très important à l’activité partielle cette année-là. Après une première baisse en 2021, le sous-emploi retrouve son niveau d’avant crise en 2022. Depuis, le sous-emploi tend à diminuer, en grande partie à cause de la contraction du salariat à temps partiel, principalement chez les femmes.