-
Comment l'Assurance chômage soutient les créations d'entreprises
Lire l'étude complèteGrâce à deux dispositifs dédiés aux allocataires qui se lancent dans un projet entrepreneurial, l'Assurance chômage soutient environ trois créations d'entreprises sur dix.
En 2021, près d'un million d'entreprises ont été créées en France selon l'Insee. Les demandeurs d'emploi sont nombreux à se lancer dans l'entrepreneuriat. Pour les accompagner, l'Assurance chômage propose deux dispositifs distincts : l'aide à la reprise ou à la création d'entreprise (ARCE) et le cumul de l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) avec les revenus non-salariés perçus. L'ARCE a pour objectif de fournir un capital rapidement à l'allocataire (pour un montant moyen total de 11 000€ en 2021), tandis que l'ARE en tant que créateur ou repreneur d'entreprise lui assure un revenu de remplacement dépendant de ses revenus d'activité non salariée. Ces dernières années, le recours à l'ARCE est en perte de vitesse face au recours de l'ARE pour les créateurs et repreneurs d'entreprise.
Une enquête réalisée par l'institut Toluna pour l'Unédic vise à décrire l'activité entrepreneuriale réalisée par les allocataires, à connaître leurs profils et leurs motivations, à appréhender et mesurer leur perception des dispositifs.
Pour aller plus loin : Je veux créer mon entreprise, comment l'Assurance chômage peut-elle m'aider ?
Un recours à l'ARE en hausse
En 2021, 229 000 allocataires à l'Assurance chômage bénéficient de l'ARE pour accompagner leur création d'entreprise. En outre, près de 51 000 personnes bénéficient de l'aide à la reprise ou à la création d'entreprise.
Deux phénomènes éclairent l'évolution du nombre de bénéficiaires de l'ARE en création d'entreprise et de l'ARCE. D'une part, ces quinze dernières années, le nombre d'entrants en ARE toutes catégories confondues a connu des niveaux élevés (2,3 millions en 2021, après des pics à plus de 2,6 millions certaines années). Par ailleurs, l'instauration d'un statut de micro-entrepreneur (initialement intitulé auto-entrepreneur) à partir de 2008 a pu contribuer à augmenter sensiblement la population d'allocataires entrepreneurs. Ce statut a en effet connu un véritable essor. Alors qu'environ 359 000 micro-entreprises avaient été créées en 2010, ce total s'élevait à plus de 641 000 en 2021, selon l'Insee.
Des profils et des usages variés
Premier constat de l'enquête : les profils des bénéficiaires de l'ARCE et des allocataires entrepreneurs recevant l'ARE diffèrent, même si des caractéristiques communes apparaissent : les hommes sont majoritaires, tout comme les moins de 40 ans. Si la plupart n'ont pas d'expérience de l'entrepreneuriat, près de la moitié déclarent y avoir été sensibilisés, formés ou accompagnés.
L'entrepreneuriat, une voie le plus souvent à l'initiative du demandeur d'emploi
Pour près de 9 demandeurs d'emploi interrogés sur 10, le choix de l'entrepreneuriat a été fait selon leur propre initiative. Une minorité (11%) estime avoir été contraint à suivre cette voie.
Près de la moitié des projets d'entrepreneuriat sont des reconversions professionnelles
Près de la moitié des allocataires qui cumulent l'ARE avec des revenus non-salariés qualifient leur projet entrepreneurial de « reconversion ». En revanche, les personnes recevant l'ARCE sont deux tiers à considérer que leur projet ne relève pas d'une reconversion.
Des projets qui visent à tourner la page de l'activité salariée
Pour six personnes sur dix bénéficiant de l'ARCE ou du cumul de l'ARE, le projet de création ou de reprise d'entreprise a été formé avant l'inscription à Pôle emploi. Pour une majorité, le but est de ne pas reprendre une activité salariée.
Des aides financières jugées indispensables
La moitié des allocataires entrepreneurs considèrent que les aides financières ont été indispensables à leur projet.
-
Méthodologie de l'enquête
Enquête réalisée en ligne par l'institut Toluna en novembre 2021, portant sur deux sous-populations : les allocataires en création ou reprise d'entreprise bénéficiant de l'ARE au premier semestre 2021 (4 201 répondants) et les allocataires ayant perçu l'ARCE pour la première fois au premier semestre 2021 (901 répondants), pour un taux de réponse moyen de 2,8%. La méthode des quotas a été appliquée a posteriori par sexe, âge, niveau de diplôme, taille de l'unité urbaine d'habitation et type d'aide (ARE ou ARCE).
Cet article a été mis à jour en décembre 2022 pour y inclure des données actualisées.