Un régime obligatoire
Tout employeur privé installé en France doit assurer ses salariés contre le risque de perdre leur emploi et donc s’affilier au régime d’assurance chômage (art. L. 5422-13 du code du travail).
Ce régime est obligatoire.
Tous les employeurs de France métropolitaine, des départements d’Outre-mer (Réunion, Martinique, Guadeloupe, Guyane) et de certaines collectivités d’Outre-mer (Saint-Pierre-et -Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin) doivent y contribuer pour tous leurs salariés.
Même chose pour les employeurs et leurs salariés implantés à Monaco.
Sont également concernés, les salariés détachés ou expatriés, quelle que soit leur nationalité, du moment qu’ils travaillent pour les employeurs de France métropolitaine et des départements et collectivités d’outre-mer cités ci-dessus.
Depuis le 1er janvier 2013, Mayotte dispose d’un régime d’assurance chômage spécifique, avec des règles différentes.
Pour tous les salariés sous contrat de travail
Sont couverts par l’assurance chômage, tous les salariés sous contrat de travail. Il s’agit des salariés qui :
- sont subordonnés à un employeur. C’est ce lien de subordination juridique qui permet de diriger ou de contrôler l’activité du salarié ;
- fournissent un travail ;
- sont rémunérés par l’employeur qui verse un salaire.
-
Précision
En cas de doute, pour vérifier que le lien de subordination juridique existe et donc que le contrat de travail existe bien, France Travail (ex Pôle emploi) peut consulter l’instance paritaire régionale concernée.
Ne peuvent donc être affiliés à l’Assurance chômage :
- les travailleurs indépendants, commerçants et artisans ;
- les professions libérales ;
- les mandataires sociaux, sauf s’ils cumulent leur fonction avec un emploi salarié.
Depuis le 1er novembre 2019, même s’ils ne sont pas affiliés, les travailleurs non salariés peuvent cependant être indemnisés et percevoir, à certaines conditions, une Allocation de travailleur indépendant (ATI) pendant 6 mois (182 jours calendaires).
Cas particulier des dirigeants d’entreprise, associés ou autres
Les dirigeants d’entreprise qui cumulent leur statut de dirigeant avec celui de salarié peuvent être affiliés au régime d’assurance chômage pour leur activité salariée. Leur contrat de travail doit répondre aux trois exigences énoncées ci-dessus, dont le lien de subordination juridique notamment. Pour vérifier si ces conditions sont bien remplies :
- l’avis de France Travail (ex Pôle emploi) services peut être obtenu, dans le cadre d’une étude préalable (demande de l’employeur ou de la personne concernée) ou au moment du traitement d’une demande d’allocations (demande du demandeur d’emploi). Cet avis est opposable à France Travail (ex Pôle emploi) si la situation de l’intéressé ne subit aucune modification, sous réserve de l’appréciation souveraine des tribunaux.
- une demande de rescrit peut également être adressée à France Travail (ex Pôle emploi) services qui doit se prononcer explicitement dans un délai de 2 mois. Cette décision est opposable à France Travail (ex Pôle emploi) et aux URSSAF tant que la situation de fait exposée dans la demande ou la législation au regard de laquelle la situation a été appréciée n’est pas modifiée.
Les dirigeants d’entreprise non couverts par l’Assurance chômage peuvent néanmoins s’affilier à des organismes d’assurance volontaire comme :
- GSC : Association pour la garantie sociale des chefs et des dirigeants d’entreprise ;
- APPI : Association pour la protection des patrons indépendants.
Société à responsabilité limitée (SARL) | |
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Associé
| Affilié, s’il justifie d’un contrat de travail |
Gérant ou collège de gérance
| Exclu |
Gérant ou collège de gérance
| Affilié, s’il cumule contrat de travail avec mandat social |
Société anonyme (SA) à directoire et conseil de surveillance | |
| Affilié, s’il cumule contrat de travail avec mandat social |
Société anonyme (SA) à conseil d’administration | |
| Affilié, s’il cumule avec son mandat social, un contrat de travail antérieur à sa nomination . |
| Affilié, s’il cumule contrat de travail avec mandat social |
Société par actions simplifiée | |
| Affilié, s’il cumule contrat de travail avec mandat social |
Société en nom collectif (SNC) | |
| Exclu |
| Affilié, s’il cumule contrat de travail avec mandat social |
Sociétés coopératives ouvrières de production (SCOP) sous forme de SA ou SARL | |
| Affilié |
| Affilié : 2 possibilités
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Société en commandite simple ou par actions | |
| Exclu |
| Affilié, s’il justifie d’un contrat de travail |
| Affilié, s’il cumule contrat de travail avec mandat social |
Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) | |
| Exclu |
| Affilié, s’il cumule contrat de travail avec mandat social |
Association | |
| Affilié, s’il cumule contrat de travail avec mandat social |
Groupement d’intérêt économique (GIE) | |
| Exclu |
| Affilié, s’il cumule contrat de travail avec mandat social |
Cas particulier des conjoints de chefs d’entreprise
Qu’il s’agisse d’une entreprise commerciale, artisanale ou libérale, d’une entreprise ou exploitation agricole, le conjoint du chef d’entreprise a le choix entre quatre statuts légaux : salarié, collaborateur, associé ou co-exploitant agricole.
- S’il est collaborateur, associé ou co-exploitant agricole, il sera exclu du régime d’assurance chômage.
- S’il est salarié, il sera affilié à l’Assurance chômage.
Pour être considéré comme un salarié et pouvoir être indemnisé, il faudra :
- qu’il justifie d’un contrat de travail ;
- que la déclaration préalable à l’embauche ait été faite ;
- qu’un salaire supérieur ou égal au SMIC lui ait été versé ;
- et que ce salaire ait été soumis aux contributions d’assurance chômage.
Employeurs et agents du secteur public
S’ils ne sont pas obligés de s’affilier au régime interprofessionnel d’assurance chômage, les employeurs publics doivent néanmoins protéger leurs salariés en cas de perte d’emploi. Pour ce faire ils peuvent soit :
- s’auto-assurer ;
- opter pour une convention de gestion avec France Travail - ex Pôle emploi - (forme d’auto-assurance) ;
- ou adhérer au régime interprofessionnel d’assurance chômage sous certaines conditions.
Pour en savoir plus, consultez la fiche réglementaire Employeur public
Salariés détachés ou expatriés
S’affilier et contribuer à l’Assurance chômage est obligatoire, pour les salariés qui travaillent en France, mais aussi pour :
- les salariés détachés à l’étranger par leur employeur ;
- les salariés expatriés à l’étranger ailleurs qu’en Europe ou en Suisse, quelle que soit leur nationalité , dès lors qu’ils ont été engagés par une entreprise située en France, dans les DOM, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy ou à Saint-Martin.
Les autres salariés expatriés peuvent s’affilier et contribuer à l’Assurance chômage à titre facultatif.
Depuis le 1er avril 2020, les salariés des ambassades et des consulats situés en France sont affiliés dans les mêmes conditions que les salariés relevant du règlement d’assurance chômage.
Salariés détachés affiliés à titre obligatoire
Est considéré comme détaché du régime français de sécurité sociale, et donc du régime d’assurance chômage, tout salarié qui va travailler à l’étranger, pour le compte d’une entreprise française, et continue de relever du régime français de sécurité sociale pendant la durée de sa mission.
Contributions
Ces salariés sont affiliés dans les mêmes conditions que les autres. Mais leurs salaires sont convertis en euros en fonction du taux de change.
Allocations de chômage
En cas de perte d’emploi, ils ont les mêmes droits que les salariés qui ont travaillé en France et sont pris en charge par l’agence France Travail (ex Pôle emploi) de leur lieu de résidence.
Salariés expatriés affiliés à titre obligatoire
Les entreprises implantées en France métropolitaine, dans les DOM, à Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, et Monaco, qui concluent un contrat de travail avec des salariés travaillant ailleurs qu’en Europe ou en Suisse doivent affilier leurs salariés. La nationalité de ces derniers est indifférente. Cette affiliation obligatoire doit se faire dans les 8 jours qui précèdent l’embauche.
Contributions
Comme en France, leurs contributions sont assises sur leurs salaires bruts plafonnés convertis en euros sur la base du taux de change. L’employeur peut également choisir de contribuer sur les salaires bruts plafonnés que les salariés auraient perçus en France à poste égal. Cette option se décide au moment où l’entreprise s’affilie et ce, à titre définitif.
Allocations chômage
En cas de perte d’emploi, ils ont les mêmes droits que les salariés travaillant en France.
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En pratique
C’est « France Travail Services » (ex Pôle emploi Services) qui collecte les contributions et traite les dossiers de perte d’emploi. (Service CRSE - TSA 10107 - 92891 Nanterre Cedex 9 - Tel : 01 46 52 97 00).
Salariés expatriés affiliés à titre facultatif
Affiliation
Les entreprises françaises, implantées ailleurs qu’en Europe ou en Suisse, peuvent affilier leurs salariés expatriés à l’étranger au régime français de l’assurance chômage.
Tout comme les organismes internationaux situés en France, à condition que leurs salariés soient déjà assujettis au régime général français de sécurité sociale.
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En pratique
L’entreprise peut demander à s’affilier à tout moment, si la majorité des salariés concernés sont d’accord.
Les entreprises d’armement maritime établies à l’étranger qui embarquent des gens de mer suisses ou européens, sur un navire battant pavillon étranger hors UE et Suisse, peuvent les affilier au régime d’assurance chômage.
Quelle que soit la date de leur demande, leur affiliation débute au 1er janvier.
Les salariés qui le souhaitent peuvent aussi s’affilier eux-mêmes, à titre individuel, s’ils n’ont pas déjà été affiliés à titre collectif par leur employeur. Et ce, 12 mois au plus tard après leur expatriation, en adressant leur demande à France Travail (ex Pôle emploi) Services - Service CRSE - TSA 10107 - 92891 Nanterre Cedex 9.
Contributions
Quand c’est l’employeur qui adhère, l’assiette et les versements sont les mêmes que pour les salariés affiliés à titre obligatoire. Sauf pour les entreprises d’armement maritime établies à l’étranger qui doivent aussi déposer un an de contributions.
Quant aux expatriés qui adhèrent à titre individuel, ils doivent supporter eux-mêmes les contributions d’assurance chômage au taux de 4,05 %.
Condition d'affiliation et durée d'indemnisation
En cas de perte d’emploi, les salariés expatriés bénéficient de l’assurance chômage à certaines conditions, différentes de celles qui s’appliquent en France.
Âge | Durée minimale du travail | Durée d’indemnisation |
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Moins de 53 ans | 18 mois (546 jours) au cours des 24 derniers mois | 18 mois (546 jours) |
53 ans à 56 ans | 36 mois (1095 jours) au cours des 48 derniers mois | 30 mois (912 jours) |
57 ans ou plus et 100 trimestres d’assurance vieillesse | 54 mois (1642 jours) au cours des 72 derniers mois | 42 mois (1277 jours) |
Démarches
Tout employeur qui embauche pour la première fois un salarié a 8 jours pour s’affilier à l’assurance chômage auprès de l’organisme territorialement compétent.
Il doit remplir et retourner la déclaration préalable à l’embauche (DPAE) ou faire sa déclaration dans un centre de formalités des entreprises (CFE).