Peut-on considérer que l'on est associé, lorsque l'on est informé ? C'est la question centrale que pose l'IPR Paca au sujet de sa mission relative à l'élaboration du diagnostic territorial et au suivi de la programmation des interventions de Pôle emploi sur le territoire.
Une information complète mais une vision parcellaire
En région Paca, les IPR se disent bien informées. Allant au-delà de ses obligations vis-à-vis des instances, la direction régionale de Pôle emploi leur présente en effet, à un rythme mensuel, des données très complètes. Ce tableau de bord régional dont les indicateurs sont déclinés par territoire offre aux mandatés une vue globale de la politique conduite par Pôle emploi en matière de recensement des demandeurs d'emploi, d'indemnisation, de besoins des entreprises, de plans d'action, de mise en œuvre des pactes régionaux, des conventions de partenariats avec les acteurs du territoire dédiés à l'emploi ou la formation, comme Transition Pro par exemple.
« Nous suivons les évolutions de l'emploi et les actions menées par Pôle emploi en totale transparence. Mais peut-on parler de diagnostic ? Et être associé ne sous-entend-il pas une démarche de co-construction ? » souligne Jean-Charles Quercia, président de l'IPR Paca.
D'autant plus, précise Monique Fillon, vice-présidente, qui siège également à la commission Transition Pro, qu'il existe de nombreux acteurs concernés par l'emploi ou la formation : « Nous avons une vision parcellaire. Il n'y a pas de consolidation, de vue d'ensemble des interventions des parties prenantes de cet écosystème de l'emploi. Ce qui serait pourtant nécessaire pour établir un bon diagnostic et mettre en place des dispositifs qui correspondent aux besoins des territoires. »
Mettre des mots sur la mission et les rôles de chacun
Pour Carine Papy, mandatée IPR et IPT en région Paca, un cadrage de la mission inscrite dans le Code du travail et le règlement des IPR est nécessaire. « Les mots sont forts : les instances doivent être « associées à l'élaboration » du diagnostic. Nous sommes prêts à nous impliquer davantage, mais sous quelle forme ? ».
Pour réfléchir à ces questions, certains mandatés ont proposé de mettre en place des groupes de travail. Et le « renforcement de l'appui à l'exercice par les IPR de leur rôle dans l'élaboration des diagnostics territoriaux et le suivi de la programmation de Pôle emploi » annoncé dans un programme de travail de l'Unédic est à ce titre très attendu.
Carine Papy souhaite une réflexion globale pour définir le cadre d'exercice de cette mission : « Mettons des mots sur cette mission, ses contours, les rôles de chacun, de façon à ce que nous fonctionnions mieux, dans l'intérêt de l'emploi ». Selon Jean-Charles Quercia, « il s'agit d'établir une méthode, de voir comment nous pouvons participer, sur quelle base, d'après quels documents, de façon que la démarche soit productive. » Des séances supplémentaires dédiées à cette approche pourraient alors s'avérer nécessaires. « Nous pourrions envisager d'organiser sous l'égide du préfet, un séminaire annuel réunissant les acteurs locaux pour construire ce diagnostic partagé », suggère pour sa part Monique Fillon.
Pour l'heure, l'IPR a obtenu de la direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (Dreets), la tenue d'un comité de pilotage sur le contrat de sécurisation professionnelle (CSP), au dernier trimestre 2022. Et une réunion avec le comité régional de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles (Crefop) est également prévue.