En septembre 2016, l'Unédic a réalisé son deuxième rapport sur les perspectives financières l'Assurance chômage pour la période 2016-2019.
Le Bureau de l'Unédic a adopté le 20 septembre 2016 des prévisions financières pour 2016 et 2017, ainsi que des projections à horizon 2019. Cet exercice est réalisé à partir des règles d'indemnisation en vigueur. Il se fonde sur le Consensus des économistes d'août 2016 qui anticipe une croissance de l'économie française réduite à 1,2% en 2017 du fait du Brexit.
Cette dégradation des perspectives économiques conduit l'Unédic à prévoir un déficit de -3,8 Mds d'€ en 2017 et une dette cumulée de -33,8 Mds d'€ fin 2017. La remontée du chômage fin 2017 aurait des répercussions sur la période 2018-2019.
Le rapport sur les « Perspectives financières 2016-2019 de l'Assurance chômage », remis au parlement et au gouvernement, approfondit l'analyse des déterminants des composantes conjoncturelle et structurelle du solde financier de l'Assurance chômage. Il se penche aussi sur les effets de la fragmentation croissante du marché du travail et l'impact de l'indemnisation des travailleurs frontaliers sur les finances du régime.
Le déficit de l'Assurance chômage serait de -4,3 Mds d'€ en 2016
La conjoncture s'améliore avec +1,4 % de croissance, après +1,2% en 2015. Sous l'effet de la reprise d'activité et des politiques publiques, les créations d'emploi affilié à l'Assurance chômage seraient de 143 000 postes supplémentaires. Du fait de ces créations d'emploi et de l'augmentation des salaires de +1,7 %, la masse salariale connaîtrait une progression de +2,6 %. Les recettes de contributions croîtraient en proportion.
Le chômage au sens du BIT poursuivrait la baisse amorcée fin 2015 pour atteindre 9,4 % en fin d'année. Toutefois, le nombre de chômeurs indemnisés a continué d'augmenter au 1er semestre 2016. Sur l'ensemble de l'année, il serait donc en légère hausse (+1,8 %) et les dépenses d'allocations augmenteraient de +2,9 % sur l'année.
En 2016, le déficit de l'Assurance chômage serait donc de -4,3 Mds d'€, portant la dette cumulée à 30,0 Mds d'€ en fin d'année.
En 2017, la conjoncture se dégraderait sous les effets du Brexit
Du fait du Brexit, les perspectives d'activité pour 2017 seraient plus faibles qu'en 2016, avec +1,2 % de croissance du PIB. De plus, avec l'atténuation des effets des politiques d'emploi, les créations d'emploi affilié ralentiraient par rapport à 2016 (76 000 postes supplémentaires). L'augmentation de la masse salariale et des recettes de contributions ralentirait légèrement sur l'année (+2,3 %).
Le taux de chômage se stabiliserait en 2017 avant de connaître une légère remontée en fin d'année (9,5 % fin 2017). Le nombre de chômeurs indemnisés n'augmentant que sur les derniers mois de l'année (+0,6 % sur l'année), la hausse des dépenses d'allocations serait limitée à +0,9 %.
Le déficit de l'Assurance chômage s'élèverait à -3,8 Mds d'€ pour 2017 ; la dette atteindrait donc -33,8 Mds d'€ fin 2017.
La remontée du chômage fin 2017 pèserait sur les dépenses en 2018 et 2019
Avec une croissance de +1,5 % en 2018 et de +1,4 % en 2019, l'emploi affilié progresserait modérément (+0,4 % chaque année) tandis que le chômage se stabiliserait sur la période.
L'Assurance chômage pourrait afficher un déficit de -4,0 Mds d'€ en 2018 et -3,6 Mds d'€ en 2019. En projection et à réglementation d'assurance chômage constante, la dette pourrait atteindre -41,4 Mds d'€ fin 2019.