Dans un contexte de crise durable, l'Unédic continuera de jouer pleinement son rôle d'amortisseur social en assurant la totalité ou une partie des revenus de millions de demandeurs d'emploi et de salariés en activité partielle.
Cet engagement fort a un coût : le déficit est de 17,4 Mds€ en 2020. Ce ne sont pas les dépenses d'allocation chômage qui ont le plus pesé sur ce déficit, mais plus de la moitié est imputable au financement de l'activité partielle.
Dans une perspective économique encore dégradée pour les années 2021 et 2022, les dépenses d'activité partielle et d'allocation resteraient élevées en raison de l'augmentation du chômage et du maintien exceptionnel en indemnisation de demandeurs d'emploi en fin de droit. Le solde du régime atteindrait -10,0 Mds€ en 2021 et -6,4 Mds€ en 2022. Ce déficit porterait la dette à fin 2022 à 70,6 Mds€. Hors financement de l'activité partielle, le montant de la dette s'élèverait à 55,1 Mds€ à la même échéance.
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Plus de la moitié de l'accroissement de la dette en lien avec l'activité partielle
L'accroissement de la dette est lié pour plus de la moitié au financement de l'activité partielle dont l'Unédic finance le tiers.
Deux années nécessaires pour revenir à la situation économique d'avant crise
Après la baisse historique de -8,3 % en 2020, le niveau d'activité de 2021 resterait au total inférieur à celui anticipé avant la crise Covid. Selon le Consensus des économistes, le rebond de la croissance du PIB serait de +5,5 % en 2021 et de +3,6 % en 2022.
Une reprise des créations nettes d'emplois repoussée à 2022
L'Insee a constaté 360 500 destructions d'emploi dans le secteur privé en 2020. Cette baisse de l'emploi est néanmoins sans rapport avec l'ampleur du choc économique. Cette bonne résistance de l'emploi montre l'effet protecteur sur l'emploi des mesures de soutien à l'économie en particulier de l'activité partielle.
En 2021, l'Unédic fait l'hypothèse que les mesures de maintien de l'emploi devraient s'estomper dans le courant de l'année. La fin des aides et une conjoncture encore fragile entraîneraient la destruction de 230 000 emplois en 2021. Le nombre de chômeurs indemnisés serait ainsi d'environ 2,95 millions de personnes fin 2021.
En 2022, le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés diminuerait de 125 000 grâce aux 210 000 créations d'emploi attendues, ce qui porterait le nombre de chômeurs indemnisés à environ 2,8 millions de personnes fin 2022. Le niveau de l'emploi reviendrait à son niveau de 2020 (19,4 millions)
Un pilotage maîtrisé du régime par l'Unédic
Pour sécuriser le financement du régime, l'Unédic a adapté le dimensionnement de ses emprunts et règle sa stratégie financière afin de continuer à emprunter sur les marchés financiers en bénéficiant des conditions les meilleures et limiter l'exposition au risque.
A cet égard, un programme d'obligations sociales, les « Social bonds », a été voté par le conseil d'administration de l'Unédic pour couvrir les besoins de trésorerie de l'Unédic.
La charge d'intérêt de la dette est rigoureusement maîtrisée. Celle-ci demeure faible pour le régime, d'environ 0,4 Md€ pour 2021 et pour 2022, et stable à ce stade par rapport aux années précédentes.
Dépenses et recettes de l'Assurance chômage jusqu'à fin 2022
Solde de trésorerie de l'Assurance chômage jusqu'à fin 2022
Évolution de la dette de l'Assurance chômage jusqu'à fin 2022
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Note méthodologique
Cette estimation, toujours empreinte d'une grande incertitude dans la situation sanitaire et économique actuelle, repose sur la prévision de croissance du Consensus des économistes de février 2021. Elle est basée sur les règles d'assurance chômage en vigueur à ce jour et prend en compte la prolongation des droits au chômage jusqu'à fin février ainsi que « l'année blanche » pour les intermittents.