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Suivi au 23 avril des effets du Covid-19 sur l’Assurance chômage

L’Unédic met à jour le suivi des premiers effets de la crise sanitaire en termes financiers pour l’Assurance chômage, à partir des informations connues au 23 avril. Ainsi, une première note présentée au bureau émet des estimations pour les prochains mois. Une deuxième note rend compte de la stratégie financière du régime pour assurer la continuité des activités de gestion de l’Assurance chômage. D’ici l’été, des travaux de prévision seront conduits et publiés en complément de ces premières analyses, indispensables au pilotage financier du régime.

28 avril 2020

Depuis mi-mars, l'Assurance chômage est fortement sollicitée en sa qualité de stabilisateur économique et social. Les mesures d'urgence intervenues sur le champ de l'emploi et du chômage pour faire face aux conséquences de l'épidémie de Covid-19 occasionnent d'importantes dépenses pour l'Assurance chômage et de moindres contributions qui affectent ses ressources.

Un surcoût total d'1Md€ par semaine pour financer l'activité partielle

L'activité partielle, financée à hauteur d'un tiers par l'Unédic, représentera un surcoût important dans les semaines et les mois à venir. Le recours massif au dispositif et son extension à de nouvelles populations (particuliers employeurs et employeurs publics notamment) imposent de réviser à la hausse les premières estimations publiées le 26 mars . Compte tenu de ces évolutions, le surcoût net total s'élèverait à 1 Md€ par semaine. Ces estimations ne tiennent pas compte du transfert vers l'activité partielle des arrêts de travail pour garde d'enfant ou pour les personnes vulnérables. Cette extension, en vigueur au 1er mai, entraînerait un surcroît de dépenses de 100 M€ par semaine pour l'Unédic.

Une forte augmentation des dépenses d'allocation chômage initiales

Au 23 avril, les dépenses d'allocation chômage sont supérieures d'environ 300 M€ par rapport aux prévisions de février. Ce surcroît résulte principalement de la moindre activité du million d'allocataires qui chaque mois cumule allocation chômage et salaire d'une activité reprise. Selon l'hypothèse que la quasi-totalité des contrats courts seront annulés et que les contrats plus longs seront moins nombreux, l'Unédic estime que ces dépenses supplémentaires pourraient s'élever à 620 M€ en avril et en mai.

Par ailleurs, le gel et le report de nombreuses embauches limite fortement les sorties du chômage. Le maintien du versement des allocations jusqu'au 31 mai pourrait entraîner des dépenses supplémentaires de 130 M€ en avril et de 280 M€ en mai.

Enfin, la mesure exceptionnelle de prolongation de l'indemnisation des demandeurs d'emploi en fin de droits, qui devrait concerner entre 210 000 et 240 000 personnes représenterait un coût supplémentaire estimé entre 130 M€ et 220 M€.

Une baisse sensible des recettes d'Assurance chômage

La baisse de l'activité et la diminution de la masse salariale soumise à cotisation chômage entrainent une baisse des recettes d'Assurance chômage. A partir des informations connues au 23 avril, l'Unédic observe que le décalage des échéances de paiement de cotisations par les employeurs a généré une baisse de recettes de l'ordre de 500 M€ au mois de mars. Selon les estimations, les recettes non perçues pourraient dépasser les 3 Mds€ pour les mois d'avril et mai.

Une cartographie des risques macro-économiques

L'Unédic a établi une cartographie des risques macroéconomiques, remise au Bureau. En fonction des différents scenarii présentés dans la note, les prévisions sur la situation financière de l'Assurance chômage et le coût réel des mesures d'urgence sont soumis à d'importantes fluctuations.

  • UNE CARTOGRAPHIE DES RISQUES MACRO-ÉCONOMIQUES

    L’Unédic a établi une cartographie des risques macroéconomiques, remise au Bureau. En fonction des différents scenarii présentés dans la note, les prévisions sur la situation financière de l’Assurance chômage et le coût réel des mesures d’urgence sont soumis à d’importantes fluctuations.

Un programme de financement revu à la hausse pour 2020


L'effort financier à déployer en réponse aux mesures d'urgence face aux conséquences de la crise économique sollicitent fortement les outils de financement de l'Unédic. La soutenabilité de ces différentes mesures est un point de vigilance des partenaires sociaux. Pour couvrir ses besoins de trésorerie, le bureau a approuvé d'une part l'augmentation du plafond du programme de dette court terme (NEU CP) de 10 à 18 Mds€ et d'autre part l'augmentation du plafond du programme obligataire EMTN de 34 à 50 Mds€.

Par ailleurs, le projet de loi de finances rectificative, adopté au Sénat le 23 avril, a augmenté à ce titre la garantie de l'Etat sur le programme obligataire de l'Unédic, passant ainsi de 2Mds à 10Mds€.

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