Réalisé avec l'institut Elabe, le baromètre Unédic analyse la perception des Français et des demandeurs d'emploi sur le chômage et l'emploi. Conduit après le confinement, le 2ème volet de cette enquête d'opinion éclaire l'évolution des représentations de la société sur le chômage avant et après cet épisode de la crise sanitaire.
Les principaux résultats
Une très forte amplification des craintes sur l'emploi
- 73% des Français estiment que la situation de l'emploi se dégrade (+27 points en 4 mois).
- 93% considèrent que tout le monde peut connaître une période de chômage au cours de sa carrière.
Pas d'effet de l'activité partielle sur la perception du chômage
- Moins de 1% des Français associent le « chômage partiel » au terme « chômage ».
- 71% des personnes qui ont connu une période d'activité partielle déclarent que ce moment de vie n'a pas fait évoluer l'image qu'ils avaient des demandeurs d'emploi.
Un attachement renforcé des Français à l'Assurance chômage
- 65% des Français attachés à la fonction protectrice du modèle d'assurance chômage.
- 61% l'estimant avoir été « à la hauteur » pendant la crise.
- 88% considèrent les allocations comme un droit, qui permet aux chômeurs de vivre dignement (87%) et de lutter contre la pauvreté (79%, +4 points).
Un effet polarisant de la crise sur la perception du chômage et des demandeurs d'emploi
- 4 demandeurs d'emploi sur 10 sont convaincus que les Français leur portent un regard critique (-12 points), traduisant le sentiment d'une bienveillance renforcée face à la dureté de la crise.
- 38% des Français considèrent au contraire que les demandeurs d'emploi sont des personnes assistées (+5 points).
- 36% estiment qu'ils perçoivent des allocations chômage trop élevées (+4 points).
- 35% pensent qu'une partie d'entre eux fraude (+4 points).
Une cartographie de la France fracturée
Sous l'effet d'une polarisation accrue des perceptions du chômage, quatre groupes structurent l'opinion. La seule ligne de convergence qui efface les clivages, notamment politiques, est le sentiment de vulnérabilité au « risque chômage », unanime et qui s'amplifie au sortir du confinement.