Quel bilan feriez-vous des négociations sur les nouvelles règles de l’Assurance chômage ?
Les négociations se sont déroulées dans des conditions inédites, cinq années après les précédentes, alors que le délai habituel est de trois ans, mais aussi dans un cadre (la lettre de cadrage communiquée en août) et des délais contraints.
Malgré ces circonstances défavorables, elles ont abouti à un accord équilibré, au terme d’énormément d’échanges et de discussions. À titre personnel, j’ai participé à un grand nombre de négociations. Cette fois-ci, j’avais le statut d’observateur… j’ai été très impressionné par la patience, l’écoute et le respect dont les négociateurs ont fait preuve, mais aussi par leur capacité de travail, les heures entières qu’ils ont prises pour « décortiquer » le moindre sujet.
Peut-on parler de « victoire » du paritarisme ?
Sans aucun doute. Les organisations paritaires avaient à cœur de parvenir à un accord et elles y sont arrivées. L’enjeu était majeur, à la fois pour le régime d’assurance chômage et pour le paritarisme. Le temps du paritarisme est un temps long, certes, mais c’est un temps nécessaire pour travailler sur des projets de société. Il permet l’acceptation des décisions par les salariés et les employeurs. Perdre le temps de la discussion serait perdre le temps de l’adhésion.
Chaque négociateur avait pleinement conscience de cet enjeu et souhaitait aboutir à un accord, notamment pour démontrer l’efficience du paritarisme. Les organisations paritaires tenaient à mettre, comme toujours, leurs compétences au service de l’Assurance chômage. Au contact quotidien avec leurs adhérents, elles considèrent à juste titre qu’elles ont une expertise sur la protection des demandeurs d’emploi et des salariés, et qu’elles sont légitimes pour peser sur les décisions.
Les organisations paritaires avaient à cœur de parvenir à un accord et elles y sont arrivées.
Quel rôle l’Unédic a-t-elle joué dans les négociations ?
Notre mobilisation a été entière. Pas un « muscle », pas un service de l’Unédic qui n’ait été sollicité pour les négociations : les chargés d’études, les analystes financiers, les juristes, les communicants… tous les métiers étaient sur le pont. Nous avons su mobiliser nos expertises très vite. Dès que la lettre de cadrage a été connue, nous nous sommes mis en position de fournir le maximum d’éléments d’analyse aux partenaires sociaux. Dès septembre, nous avons produit une littérature inédite sur l’Assurance chômage, avec énormément d’analyses juridiques, de propositions d’évolution, d’évaluations d’impact. Cela a été une période très intense au sein de l’Unédic et une grande fierté de voir les négociations aboutir… Cette issue a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par tous nos collaborateurs.
