Cette note présente l'actualisation de la prévision de la situation financière de l'Assurance chômage pour les années 2019 à 2022.
Une conjoncture macroéconomique révisée à la baisse
Les perspectives de ralentissement de la croissance française se sont matérialisées. Au troisième trimestre 2019, la croissance du PIB est de 1,2 %, contre 2,4 % en 2017 et 1,7 % en 2018. Le ralentissement de la croissance européenne et les incertitudes du contexte international continueraient de peser sur le commerce extérieur et les perspectives d'investissement. La croissance française serait principalement soutenue par la consommation des ménages et par les mesures de pouvoir d'achat votées en fin d'année 2018.
Dans ce contexte, le consensus des économistes révise ses perspectives de croissance à la baisse, à hauteur de 1,3 % en 2019, 1,1 % en 2020, 1,3 % en 2021 et 1,4 % en 2022.
En 2019, le rythme des créations d'emploi affilié rebondirait par rapport à 2018 (+225 000), avant de repartir à la baisse en 2020 (+112 000) et 2021 (+109 000), pour se relancer à partir de 2022 (+135 000).
La masse salariale, encore dynamique en 2018 (+3,5 %), progresserait plus lentement les années suivantes, sous l'effet principal du ralentissement de l'emploi affilié en moyenne annuelle : +3,0 % en 2019, +2,6 % en 2020, +2,8 % en 2021 et 2,7 % en 2022.
Le chômage au sens du BIT continuerait de décroître. Fin 2022, le taux de chômage atteindrait 7,9 %. Sur la période 2020-2022, le nombre de chômeurs indemnisés baisserait en moyenne d'environ 60 000 chômeurs par an.
Un retour à l'excédent en 2021, à hauteur de 2,3 Mds€
Du fait de la décélération de la croissance et, dans une moindre mesure, d'une inflation plus basse, le retour à l'équilibre du régime interviendrait en 2021 et non fin 2020 comme anticipé en septembre. La situation financière de l'Assurance chômage étant particulièrement sensible aux fluctuations de l'économie, cette détérioration conjoncturelle vient en effet affecter à la fois les recettes et les dépenses du régime :
- d'une part, le taux de chômage et donc les dépenses d'allocations versées reculent moins rapidement,
- d'autre part, la croissance des recettes, liée à la masse salariale et donc au dynamisme de l'emploi et des salaires, se tasse.
Après un déficit de - 2,0 Mds€ en 2019, le solde financier de l'Unédic serait de - 0,7 Md€ en 2020, puis excédentaire de + 2,3 Mds€ en 2021 et de + 4,6 Mds€ en 2022.
Fin 2020, la dette atteindrait 38,2 Mds€ soit 11 mois de recettes puis elle commencerait à diminuer en 2021. Elle s'établirait ensuite à 36,0 Mds€ fin 2021 puis à 31,4 Mds€ fin 2022.
Sa diminution s'accélèrerait sous l'effet des économies résultant de l'application des décrets publiés fin juillet 2019 modifiant les règles d'assurance chômage.